À l’heure où la transition écologique du secteur agricole est au cœur des préoccupations, il semble essentiel de rappeler l’existence des primes CEE adaptées au secteur agricole. Bien que mises en place depuis plusieurs années, les « CEE Agricole » restent encore peu utilisées. Pourtant, les agriculteurs, en première ligne face aux effets du changement climatique, ont plus que jamais besoin de soutien pour relever ce défi majeur.
En 2019, le secteur agricole représentait 19 % des émissions de gaz à effet de serre en France, soit le deuxième poste le plus émetteur après les transports. Les professionnels du secteur ont pourtant réduit de 8 % leurs émissions de GES comparées aux années 1990. C’est donc l’un des secteurs ayant réalisé des efforts significatifs, notamment grâce à la conversion de nombreuses cultures à l’agriculture biologique. Cependant, nulle ne peut aujourd’hui être satisfait des conditions de travail des agriculteurs. En 2024, 16,2 % d’entre eux vivait sous le seuil de pauvreté. De plus, un grand nombre d’agriculteurs peinent à se conformer aux nombreuses normes environnementales, comme le soulignent les principaux syndicats agricoles. Le CEE agricole est une réelle opportunité pour le secteur, il permet de moderniser les équipements et de réduire considérablement les factures d'énergie.
La majorité des fiches agricoles ont été conçue pour encourager la modernisation des serres agricoles. Que ce soit pour le « pilotage » de la consommation d’énergie ou l’installation de serres agricoles modernes, à double écran thermique notamment), les primes CEE peuvent aider les exploitant à financer jusqu’à 50 % des dépenses de travaux. Une fois installés, les nouvelles serres agricoles permettent une économie d’environ 20 % d’énergie.
Le secteur laitier, est aussi particulièrement concerné par les CEE agricoles. Avec 5 fiches dédiées, les exploitants du secteur peuvent profiter de cette opportunité pour moderniser leur exploitation. En septembre 2024 la fiche « AGRI-TH-104 : Système de récupération de chaleur sur un groupe de production de froid hors tanks à lait » était la fiche agricole la plus utilisée. Le taux de couverture de ces opérations était en moyenne de 70 %. Enfin, il existe également des fiches pour la mise en place de technologies type « start & stop » sur des engins agricoles ou des fiches relatives à la mise en place de système de récupération de chaleur pour toute exploitation.
Au vu de ce qui a été précédemment exposé, on pourrait croire que les CEE agricoles sont une source d’aide beaucoup sollicitée par les exploitants. Cependant, ces opérations représentent moins de 3 % des transactions CEE. Au-delà du manque de notoriété du dispositif -auquel tous les acteurs doivent pallier-, nous appelons à un développement de nouvelles fiches agricole. Nous pensons notamment à la création de fiches permettant de réaliser des économies d’énergies et d’eau (en adaptant le pilotage des systèmes hydriques des exploitants par exemple). L’apparition et/ou modification de nouvelles fiches agricoles en janvier est un bon signal pour le secteur, mais nous encourageons le ministère à continuer ce développement. Cela apportera un financement nécessaire pour ce secteur en souffrance tout en permettant aux agriculteurs de réduire leurs émissions de GES.
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